De la manifestation de la peur, de l’anxiété …
La peur, l’anxiété, l’affectivité, sont les manifestations d’un moi objectivé, d’un soi personnalisé. Ce dernier se considère libre dans son action, sa volition, et est soumis dans ses actes à la loi des opposés: amour-haine, blanc-noir, etc., et l’acteur est obligé de recueillir les fruits de son action.
Si nous nous plaçons très souvent dans le soi impersonnel, nous ne retrouverons plus ces anciens schémas. Du point de vue du soi impersonnel, il ne peut y avoir affectivité, peur, anxiété.
Dans l’expérience du soi, l’ultime accomplissement se produit. Du point de vue du soi, conscience intuitive, il n’y a pas de différence entre le « je suis », l’entourage, et le monde. Le soi est l’autre. Le soi est au singulier, il n’y a pas plusieurs soi. …
L’enchaînement éprouvé est seulement apparent. Si l’on se demande du point de vue du Soi qui est enchaîné, le qui est inexistant, c’est un concept, une idée, nul n’est enchaîné ni à libérer.
Adopter des disciplines, des techniques, se fait en vue d’une extension, d’une dilatation du moi pour se fabriquer une personnalité, pour se distinguer de son entourage et entrer en compétition. Je ne pourrai jamais trouver ce que je suis, sujet-soi, au moyen d’une objectivation de moi-même, en faisant du soi un objet.
L’ultime percipient est toujours intemporel: comment pourrait-il autrement observer ce qui est changement ? Nous sommes l’intemporalité, seul ce que notre corps, nos sens, notre psychisme nous communiquent est temporel.
Jean Klein « Être, Approches de la non dualité » éd. Almora p.25
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