De « Nyé », du massage interne …

abstract-21946_640Le mouvement invisible précède l’acte visible. Cette énergie harmonise, spiritualise le corps, tandis que sans elle, nous rencontrons des réactions, des contraintes, des schémas qui se sont formés, cristallisés peu à peu.

 

 

Lorsque nous ressentons, vivons intérieurement un mouvement, il devient perception, il est habité, continu, il n'est pas mécanique.
Si nous sommes conscients de cette possibilité, si nous alimentons cette couche profonde de notre sensibilité, notre corps perd sa lourdeur, sa pesanteur; il passe par différentes étapes de fluidité, et devient clair, léger. Tous ces phénomènes apparaissent dans notre tension, notre conscience. Le corps se dévoile parce qu’aucune volonté ne se fait sentir à ce moment-là. C’est un laisser-faire à la fois actif et passif, parce qu’alerte, éveillé.

Au moment de décider un mouvement, le contact est établi. Nous découvrons l’activité ou la virtualité du corps dans l’action. En l’explorant, nous faisons sa connaissance, et comprenons que la majorité de nos actes sont instinctifs, répétitifs.

Quand nous nous éveillons le matin, le « je suis » se présente d’abord. Puis le corps se manifeste à son tour, et un schéma interfère avec toutes ses agressions, ses peurs, ses souffrances. Si nous soutenons notre attention avec persévérance, lucidité, nous ne donnons plus de prise à ce scénario car c’est une sécurisation. La personne veut se trouver. Dans une clairvoyance sans tension, toute notre corporalité se révèle en même temps et éveille en quelque sorte notre présence, notre laisser-faire. Notre lucidité alertée sait qu’il n’y a rien à comprendre. Elle entraîne le dévoilement de couches profondes, endormies jusqu’ici.

Jean Klein « Être. Approches de la non dualité » éd. Almora p.260

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